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l'Etoile montante de cette semaine qui précède Noël est FOKOUA KAMGANG Serges 29 ans

Architecte formé au Cameroun et dessinateurs de bandes dessinés dans sa peau, il est surnommé par ses confrères ''FOKUS''. Il chante comme un musicien, il dessine avec finesse et aujourd'hui il est ARCHITECTE diplômé par l'Etat du Cameroun. 

La nature est là présente autour de nous et même en nous, elle s’adapte toujours. Malgré les conditions rudes que l’Homme lui inflige, elle s’adapte toujours. Je m’inspire de ce modèle pour m’adapter face à toutes sortes de projets de par leur complexité et de par la difficulté souvent à comprendre les clients.

Je suis un jeune camerounais originaire de l’OUEST Cameroun, j’ai fait ma maternelle et une partie de mon primaire dans la banlieue du quartier MOKOLO, puis la suite à MIMBOMAN où j’ai poursuivi mes études secondaires au lycée de MIMBOMAN. Déjà à cette époque je dessinais déjà beaucoup par passion; je reproduisais les bandes dessinées telles KIWI, DBZ, MARVEL et autres. Quand j’ai eu mon BACCALAUREAT de série « D » en fin 2008 ma vision était autre que celle qui m’étais prédestinée à savoir être médecin. Je voulais exploiter ce talent que je ressentais en moi, je ne voulais pas faire l’art pour l’art mais faire un art technique c’est-à-dire l’architecture, mais hélas !! Pour çà, il fallait voyager étudier à l’étranger. Pour moi c’était un rêve car c’était impossible vu les moyens de ma famille, donc pour rester réaliste j'ai fais le concours de l’école des travaux publiques pour devenir ingénieur à défaut d’être architecte. Aussi tôt le concours non réussi, je m’inscris en filière Physique où je fais un an en préparant à nouveau ce concours de l’école des travaux. Mais dans mes recherches lorsque j’étudiais en filière Physique, je vois le concours de l’institut des beaux-arts de FOUMBAN (IBAF) où je trouve la filière de mes rêves. Sans hésiter j’ai postulé et j’ai eu ma place pour 6 ans d’études en architecture bien tapés. Et je sors en 2016 parmi les meilleurs de la première promotion des 9 premiers diplômés de l’IBAF. Dès lors jusqu’à présent, j’exerce de cabinets en cabinets d’architecture ici à YAOUNDE.

Avez-vous des passions ? si oui lesquels ?


La première de mes passions est artistique, c’est le dessin, car je le pratique depuis mon enfance, et en dehors de l’architecture que j’étudiais, je réalisais des bandes dessinées qui mettaient en exergue ma culture et ma future profession. Ensuite, après m’être frotté à différents arts, j’ai commencé à beaucoup aimer la musique où je créais aussi des mélodies avec mes amis musiciens de l’école qui m’encourageaient. Il y a aussi le sport principalement le BASKETBALL qui est l’une de mes passions; non seulement j'ai de l’amour pour cette discipline sportive mais elle me maintient en santé. 
Comment avez-vous ressenti l’appel à faire ce métier?
La première chose qui m’a guidé était la passion, c’est étant dans le métier que j’ai découvert beaucoup de problèmes liés au métier et à la profession d’architecte, voir à l’architecture elle-même. Je peux citer entre autres un cruel manque d’effectif en professionnels du domaine ce qui entraine l’usurpation du titre d’architecte. L’Architecture et les architectes camerounais souffrent d’un réel problème identitaire, l’organisation urbanistique de nos villes est réellement à refaire…pour ne citer que ceux là.
Dans quelles conditions s’est déroulée votre formation ?
Bien qu’étant tout enthousiaste et me sentant privilégié d’être dans cette école de formation, je puis vous dire que la formation a été un parcours de combattant. Etant de la première promotion des architectes formés au Cameroun, souffrant d’un manque criard de locaux de formation, se retrouvant avec 28 unités d’enseignement en première année d’études; cela n'a vraiment pas été facile. Mais à côté de cette difficulté, je trouvais ma joie dans les clubs qui promouvaient les autres disciplines de l’Art et où je me sentais très à l’aise: club Bande dessinée, club Musique, club Architecture, club Sport. Il y avait aussi les journées portes-ouvertes qui donnaient aussi le sourire car je m’exprimais vraiment.
Les moments marquants de votre formation ?
La journée portes-ouvertes, c’était vraiment le moment où les génies de l’école s’exprimaient. Il y avait aussi les journées des « AWARDS » pour récompenser les étudiants qui se démarquaient d’une façon ou d’une autre de leurs camarades en quelque domaine que ce soit. Durant mon cursus de formation j’ai reçu le prix du meilleur réalisateur de Bandes dessinées et le prix du meilleur projecteur en dessin 2D et en dessin 3D dans le domaine de l’architecture.
Depuis quand exercez-vous ce métier, et comment étaient les débuts?
Jai réellement commencé à exercer ce métier après être sorti de formation. Quand je dis réellement ça veut dire en cabinet d’architecture; c'était en fin d’année 2016. L’acceptation en cabinet c’est un véritable challenge, surtout parce qu’ils sont rares. Après avoir déposé 23 demandes dans les différents cabinets de Yaoundé où je vivais, il n’y a une seule qui a porté ses fruits 4 mois plus tard (ces périodes mortes j’exerçais en bureaux d’études) et c’est dans ce cabinet (UNIVERSAL BUILDINGS situé à l’omnisport) que j’ai fait 1 an de maitrise d’œuvre. Depuis plus de 7 mois j’exerce dans un autre cabinet d’architecture (TOGNIA ET ASSOCIES) en tant que professionnel salarié.
Combien de projets avez-vous déjà menés (en étude et/ou en réalisation)
Les projets menés en études sont d’un très grand nombre: projet de complexe immobilier, immeubles de bureaux, écoles, musée, etc.). J'ai très peu eu à réaliser (villas, aménagement et design intérieur des espaces de bureaux), ceci à cause du fait que beaucoup aiment se lancer dans les projets immobiliers sans réellement être prêts financièrement. C’est après les études qu’ils comprennent souvent qu’ils doivent encore se préparer. Certains projets comme ceux d’envergure prennent du temps pour se réaliser, le temps que les études faites soient validées par les financeurs.
Comment trouvez-vous l’architecture de la ville ou vous êtes ?
L’architecture de la ville où je me trouve est à revoir et le plus rapidement possible car la naissance spontanée des habitations et donc des quartiers crée ce qu’on appelle un désordre urbain. Ce qui est cause de pas mal de problèmes dans la ville, nuisance olfactive, acoustique, et par conséquent de santé de l’Homme. Ceci est dû à une expansion démographique accrue des populations riveraines qui recherchent le « bon vivre » dans les « grandes villes ».
Quels sont les difficultés rencontrées dans l’exercice de votre profession ?
La première difficulté selon moi c’est l’ignorance de la profession d’architecture et du professionnel architecte par la plupart des clients. Ils connaissent plus le personnel qui est en permanence sur le terrain, c'est à dire l’ingénieur. Selon les plus cultivés, c’est l’ingénieur qui est au début et à la fin d’un projet de construction immobilière et ce dernier accepte à cœur joie cette prétention. C’est une poignée de la société qui connait l’existence de l’architecte, pour d’autres l’architecte c’est celui qui gère les grands projets immobiliers.
En résumé, l'ingénieur combat la conscientisation des mœurs à la référence de l’architecte sur tous projets immobiliers.
La seconde difficulté est interne au domaine de l’architecture. Il s’agit de l’individualisme de la profession,  étant donné que le travail en collaboration entre architectes n’existe quasiment pas face à des projets tant modestes que d’envergure.
Comment les surmontez-vous ?
J’essaie à mon niveau de résoudre ce problème de conscientisation en démystifiant à chaque fois que l’occasion m’est présentée devant un potentiel usager (client) la profession de l’architecte, qui a principalement un volet social anthropologique avant le culturel. L’architecte n’est par conséquent pas réservé aux riches comme certains le pensent. L’architecte c’est pour toutes les classes sociales, il suffit juste de faire des propositions en fonction de la bourse financière du client et de ses aspirations. C’est là même que l’on reconnait un vrai architecte.
La seconde difficulté à mon niveau actuel je la résous en travaillant en collaboration avec mes confrères sur certains projets de grande importance.
Parlez-nous de votre meilleur projet ?
Mon meilleur projet jusqu’à présent c’est mon projet de fin d’études, car ce dernier m’a permis de me découvrir en tant que natif d’un peuple de l’Ouest Cameroun et d’exprimer au plus profond mon talent d’artiste, et de designer dans le domaine d’architecture.
Il s’agit de la conception et réalisation d’un complexe patrimonial ayant pour but de valoriser la culture du peuple NGEMBA dont je suis l’un des dignes fils.
Ce projet m’a fait voyager dans tout l’Ouest Cameroun. Dans ce projet j’ai confronté architecture et culture, j’ai confronté architecture et art plastique, (dans la recherche plastique des formes des bâtiments du complexe), j’ai confronté architecture et design (dans la recherche du design des meubles de certaines pièces des bâtiments du complexe) et  j’ai confronté architecture et nature (en intégrant les différents types de bâtiments dans le respect de l’allure accidenté du site sans trop de déblais et remblais).




Comment sont vos rapports avec vos confrères ?
Plutôt bien je dirais…
Avec mes confrères de la même école et celle de NKONGSAMBA on se connaît et on sympathise bien. Ce sont les confrères d’autres écoles qui ont du mal à nous accepter et par conséquent se croient supérieurs à nous. Heureusement c'est le travail qui paie.
Avez-vous un modèle dans le métier ? si oui qui est-ce ?  et pourquoi?
Architecte sur le plan social, oui j’ai un modèle… Nos prédécesseurs donnent raison au potentiel client lambda qui nous voit pour des professionnels de haut rang, au service d’une classe particulière de la société, celle qui détient le nerf de la guerre. Mon modèle est un architecte camerounais très modeste,  et j'ai pu observer sa modestie sur 2 points ; quand il m’a reçu en stage de maitrise d’œuvre sans me connaitre personnellement et connaissant mon statut (avec tout ce qui se disait sur notre école de péjoratif par ses confrères), et au moment où j’avais déposé les 23 demandes de mise en stage sans retour. Et depuis mon admission en stage, il se battait sans cesse mais en vain pour déposer mon dossier de stagiaire dans son cabinet à l’ONAC en tant que stagiaire. Jai été particulièrement marqué.
Sur le deuxième point c’est sur l’exercice du métier. Il n’est pas le meilleur de son temps, mais il est l’architecte qui est au service des plus démunis. Dans son cabinet, tout le monde qui a la volonté de s’investir avec pas grand chose dans la poche ressort satisfait par un service rendu en conseil ou en études.
Il s’appelle Monsieur LELE Théophile Architecte ONAC N°064 Directeur du Cabinet UNIVERSAL BUILDINGS situé à la MOBILE Omnisport à YAOUNDE.
 Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive ?
Dans l’exercice de mon métier mon inspiration je la tire de la nature et de la musique…
La nature est là présente autour de nous et même en nous, elle s’adapte toujours. Malgré les conditions rudes que l’Homme lui inflige, elle s’adapte toujours. Je m’inspire de ce modèle pour m’adapter face à toutes sortes de projets de par leur complexité et de par la difficulté souvent à comprendre les clients. Malgré tout ça et même certaines frustrations sociales, je me dois de produire un résultat satisfaisant, et mes projets sont respectueux de la nature, en occurrence le centre Eco touristique de loisirs de MFOU à Yaoundé sur lequel j’ai travaillé avec mon confrère et promotionnaire Architecte DJOUMO GADJOU Pascal.
La musique quant à elle m’aide à être plus prolifique, à créer davantage de nouvelles idées sur des projets.


Avez-vous un message à passer à nos lecteurs, ou à nos dirigeants ?
Si j’ai un message à passer c’est au gouvernement, à la société et enfin à nos confrères…
Quelque part si notre admission dans la société en tant qu’architectes et en tant qu’architectes formés au Cameroun est aussi laborieuse, c'est également à cause de l’Etat qui reste silencieux face à cette injustice. Nous, architectes formés au Cameroun, nous battons à faire valoir notre nom et nos compétences. Mais sans l’appui du gouvernement, nos efforts trouveront un résultat très lointain.
Chers concitoyens, l’architecte est le technicien par excellence dans la réalisation de vos projets immobiliers et il est avec vous au début de vos idées, pendant leur matérialisation et la fin de celle-ci. Il suffit de l’approcher pour s'en rendre compte.
Chers confrères, le progrès ne peut se faire que si l’on reste soudé et uni. Le panier ne pourrait se façonner par un seul doigt…
Apprenons à travailler ensemble, à accepter l’autre avec ce qu’il est et ce qu’il a, c’est la force de l’équipe, la force de notre identité.

Nous vous remercions pour ce moment accordé à PEARLs  et nous vous souhaitons le meilleur dans l'exercice de votre profession.



Commentaires

  1. Merci et courage à toi le grand fokus t'as toujours été un modèle pour depuis la formation !!!

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  2. Bravo mon grand Fokus👏👏👏👏je suis impressionnée... Bcp de persévérance et le Sgr fera le reste 🙏🙏

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  3. Super, le meilleur rest a venir, fokus, et aussi bravo au redacteur l article est just superbemnt digest.

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