Architecte formé au Cameroun et dessinateurs de bandes dessinés dans sa peau, il est surnommé par ses confrères ''FOKUS''. Il chante comme un musicien, il dessine avec finesse et aujourd'hui il est ARCHITECTE diplômé par l'Etat du Cameroun.
La nature est là présente autour de nous
et même en nous, elle s’adapte toujours. Malgré les conditions rudes que
l’Homme lui inflige, elle s’adapte toujours. Je m’inspire de ce modèle pour
m’adapter face à toutes sortes de projets de par leur complexité et de par la
difficulté souvent à comprendre les clients.
Je suis un jeune camerounais originaire de
l’OUEST Cameroun, j’ai fait ma maternelle et une partie de mon primaire dans la
banlieue du quartier MOKOLO, puis la suite à MIMBOMAN où j’ai poursuivi mes
études secondaires au lycée de MIMBOMAN. Déjà à cette époque je dessinais déjà
beaucoup par passion; je reproduisais les bandes dessinées telles KIWI, DBZ,
MARVEL et autres. Quand j’ai eu mon BACCALAUREAT de série « D » en
fin 2008 ma vision était autre que celle qui m’étais prédestinée à savoir être
médecin. Je voulais exploiter ce talent que je ressentais en moi, je ne voulais
pas faire l’art pour l’art mais faire un art technique c’est-à-dire
l’architecture, mais hélas !! Pour çà, il fallait voyager étudier à
l’étranger. Pour moi c’était un rêve car c’était impossible vu les moyens de ma
famille, donc pour rester réaliste j'ai fais le concours de l’école des travaux
publiques pour devenir ingénieur à défaut d’être architecte. Aussi tôt le
concours non réussi, je m’inscris en filière Physique où je fais un an en
préparant à nouveau ce concours de l’école des travaux. Mais dans mes
recherches lorsque j’étudiais en filière Physique, je vois le concours de l’institut
des beaux-arts de FOUMBAN (IBAF) où je trouve la filière de mes rêves. Sans hésiter
j’ai postulé et j’ai eu ma place pour 6 ans d’études en architecture bien tapés.
Et je sors en 2016 parmi les meilleurs de la première promotion des 9 premiers
diplômés de l’IBAF. Dès lors jusqu’à présent, j’exerce de cabinets en cabinets
d’architecture ici à YAOUNDE.
Avez-vous des passions ? si oui lesquels ?
La première de mes passions est
artistique, c’est le dessin, car je le pratique depuis mon enfance, et en
dehors de l’architecture que j’étudiais, je réalisais des bandes dessinées qui
mettaient en exergue ma culture et ma future profession. Ensuite, après m’être
frotté à différents arts, j’ai commencé à
beaucoup aimer la musique où je créais aussi des mélodies avec mes amis
musiciens de l’école qui m’encourageaient. Il y a aussi le sport
principalement le BASKETBALL qui est l’une de mes passions; non seulement j'ai de l’amour pour cette discipline sportive mais elle me maintient en
santé.
Comment avez-vous ressenti l’appel à faire ce métier?
La première chose qui m’a guidé était la
passion, c’est étant dans le métier que j’ai découvert beaucoup de problèmes
liés au métier et à la profession d’architecte, voir à l’architecture elle-même. Je
peux citer entre autres un cruel manque d’effectif en professionnels du
domaine ce qui entraine l’usurpation du titre d’architecte. L’Architecture et
les architectes camerounais souffrent d’un réel problème identitaire,
l’organisation urbanistique de nos villes est réellement à refaire…pour ne
citer que ceux là.
Dans quelles conditions s’est déroulée votre
formation ?
Bien qu’étant tout enthousiaste et me
sentant privilégié d’être dans cette école de formation, je puis vous dire que
la formation a été un parcours de combattant. Etant de la première promotion
des architectes formés au Cameroun, souffrant d’un manque criard de locaux
de formation, se retrouvant avec 28 unités d’enseignement en première année
d’études; cela n'a vraiment pas été facile. Mais à côté de cette difficulté, je trouvais
ma joie dans les clubs qui promouvaient les autres disciplines de l’Art et où je
me sentais très à l’aise: club Bande dessinée, club Musique, club Architecture,
club Sport. Il y avait aussi les journées portes-ouvertes qui donnaient aussi le
sourire car je m’exprimais vraiment.
Les moments marquants de votre formation ?
La journée portes-ouvertes, c’était vraiment
le moment où les génies de l’école s’exprimaient. Il y avait aussi les journées
des « AWARDS » pour récompenser les étudiants qui se démarquaient
d’une façon ou d’une autre de leurs camarades en quelque domaine que ce soit.
Durant mon cursus de formation j’ai reçu le prix du meilleur réalisateur de
Bandes dessinées et le prix du meilleur projecteur en dessin 2D et en dessin 3D dans
le domaine de l’architecture.
Depuis quand exercez-vous ce métier, et comment étaient
les débuts?
Jai réellement commencé à exercer ce
métier après être sorti de formation. Quand je dis réellement ça veut dire en
cabinet d’architecture; c'était en fin d’année 2016. L’acceptation en
cabinet c’est un véritable challenge, surtout parce qu’ils sont rares. Après avoir
déposé 23 demandes dans les différents cabinets de Yaoundé où je vivais, il n’y
a une seule qui a porté ses fruits 4 mois plus tard (ces périodes mortes
j’exerçais en bureaux d’études) et c’est dans ce cabinet (UNIVERSAL BUILDINGS
situé à l’omnisport) que j’ai fait 1 an de maitrise d’œuvre. Depuis plus de 7
mois j’exerce dans un autre cabinet d’architecture (TOGNIA ET ASSOCIES) en tant
que professionnel salarié.
Combien de projets avez-vous déjà menés (en étude et/ou
en réalisation)
Les projets menés en études sont d’un
très grand nombre: projet de complexe immobilier, immeubles de bureaux, écoles,
musée, etc.). J'ai très peu eu à réaliser (villas, aménagement et design intérieur
des espaces de bureaux), ceci à cause du fait que beaucoup aiment se lancer dans
les projets immobiliers sans réellement être prêts financièrement. C’est
après les études qu’ils comprennent souvent qu’ils doivent encore se préparer.
Certains projets comme ceux d’envergure prennent du temps pour se réaliser, le
temps que les études faites soient validées par les financeurs.
Comment trouvez-vous l’architecture de la ville ou
vous êtes ?
L’architecture de la ville où je me
trouve est à revoir et le plus rapidement possible car la naissance spontanée des
habitations et donc des quartiers crée ce qu’on appelle un désordre urbain. Ce
qui est cause de pas mal de problèmes dans la ville, nuisance olfactive,
acoustique, et par conséquent de santé de l’Homme. Ceci est dû à une expansion démographique
accrue des populations riveraines qui recherchent le « bon vivre » dans
les « grandes villes ».
Quels sont les difficultés rencontrées dans
l’exercice de votre profession ?
La première difficulté selon moi c’est
l’ignorance de la profession d’architecture et du professionnel architecte par
la plupart des clients. Ils connaissent plus le personnel qui est en permanence
sur le terrain, c'est à dire l’ingénieur. Selon les plus cultivés, c’est l’ingénieur
qui est au début et à la fin d’un projet de construction immobilière et ce
dernier accepte à cœur joie cette prétention. C’est une poignée de la société
qui connait l’existence de l’architecte, pour d’autres l’architecte c’est celui
qui gère les grands projets immobiliers.
En résumé, l'ingénieur combat la
conscientisation des mœurs à la référence de l’architecte sur tous projets
immobiliers.
La seconde difficulté est interne au
domaine de l’architecture. Il s’agit de l’individualisme de la profession, étant donné que le
travail en collaboration entre architectes n’existe quasiment pas face à des
projets tant modestes que d’envergure.
Comment les surmontez-vous ?
J’essaie à mon niveau de résoudre ce problème
de conscientisation en démystifiant à chaque fois que l’occasion m’est présentée
devant un potentiel usager (client) la profession de l’architecte, qui a
principalement un volet social anthropologique avant le culturel. L’architecte n’est par conséquent pas réservé aux riches comme certains le pensent. L’architecte c’est pour toutes les classes sociales, il suffit juste de faire
des propositions en fonction de la bourse financière du client et de ses
aspirations. C’est là même que l’on reconnait un vrai architecte.
La seconde difficulté à mon niveau
actuel je la résous en travaillant en collaboration avec mes confrères
sur certains projets de grande importance.
Parlez-nous de votre meilleur projet ?
Mon meilleur projet jusqu’à présent c’est mon projet de fin d’études, car ce dernier m’a
permis de me découvrir en tant que natif d’un peuple de l’Ouest Cameroun et
d’exprimer au plus profond mon talent d’artiste, et de designer dans le domaine
d’architecture.
Il s’agit de la conception et
réalisation d’un complexe patrimonial ayant pour but de valoriser la culture du
peuple NGEMBA dont je suis l’un des dignes fils.
Ce projet m’a fait voyager dans tout
l’Ouest Cameroun. Dans ce projet j’ai confronté architecture et culture, j’ai
confronté architecture et art plastique, (dans la recherche plastique des formes
des bâtiments du complexe), j’ai confronté architecture et design (dans la
recherche du design des meubles de certaines pièces des bâtiments du complexe) et j’ai confronté architecture et nature (en intégrant les différents types de
bâtiments dans le respect de l’allure accidenté du site sans trop de déblais et
remblais).
Comment sont vos rapports avec vos
confrères ?
Plutôt bien je dirais…
Avec mes confrères de la même école et
celle de NKONGSAMBA on se connaît et on sympathise bien. Ce sont les confrères
d’autres écoles qui ont du mal à nous accepter et par conséquent se
croient supérieurs à nous. Heureusement c'est le travail qui paie.
Avez-vous un modèle dans le métier ? si oui qui
est-ce ? et pourquoi?
Architecte sur le plan social, oui j’ai
un modèle… Nos prédécesseurs donnent raison au potentiel client lambda qui nous
voit pour des professionnels de haut rang, au service d’une classe particulière
de la société, celle qui détient le nerf de la guerre. Mon modèle est un architecte
camerounais très modeste, et j'ai pu observer sa modestie sur 2 points ; quand il
m’a reçu en stage de maitrise d’œuvre sans me connaitre personnellement et
connaissant mon statut (avec tout ce qui se disait sur notre école de péjoratif
par ses confrères), et au moment où j’avais déposé les 23 demandes de mise en
stage sans retour. Et depuis mon admission en stage, il se battait sans cesse
mais en vain pour déposer mon dossier de stagiaire dans son cabinet à l’ONAC en
tant que stagiaire. Jai été particulièrement marqué.
Sur le deuxième point c’est sur
l’exercice du métier. Il n’est pas le meilleur de son temps, mais il est
l’architecte qui est au service des plus démunis. Dans son cabinet, tout le
monde qui a la volonté de s’investir avec pas grand chose dans la poche
ressort satisfait par un service rendu en conseil ou en études.
Il s’appelle Monsieur LELE Théophile
Architecte ONAC N°064 Directeur du Cabinet UNIVERSAL BUILDINGS situé à la
MOBILE Omnisport à YAOUNDE.
Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive ?
Dans l’exercice de mon métier mon
inspiration je la tire de la nature et de la musique…
La nature est là présente autour de nous
et même en nous, elle s’adapte toujours. Malgré les conditions rudes que
l’Homme lui inflige, elle s’adapte toujours. Je m’inspire de ce modèle pour
m’adapter face à toutes sortes de projets de par leur complexité et de par la
difficulté souvent à comprendre les clients. Malgré tout ça et même certaines frustrations sociales, je me dois de produire un résultat satisfaisant, et mes
projets sont respectueux de la nature, en occurrence le centre Eco
touristique de loisirs de MFOU à Yaoundé sur lequel j’ai travaillé avec mon
confrère et promotionnaire Architecte DJOUMO GADJOU Pascal.
La musique quant à elle m’aide à être
plus prolifique, à créer davantage de nouvelles idées sur des projets.
Avez-vous un message à passer à nos lecteurs, ou à nos
dirigeants ?
Si j’ai un message à passer c’est au
gouvernement, à la société et enfin à nos confrères…
Quelque part si notre admission dans la
société en tant qu’architectes et en tant qu’architectes formés au Cameroun est
aussi laborieuse, c'est également à cause de l’Etat qui reste silencieux face à cette injustice. Nous, architectes formés au Cameroun, nous battons à faire valoir notre nom et
nos compétences. Mais sans l’appui du gouvernement, nos efforts trouveront un
résultat très lointain.
Chers concitoyens, l’architecte est le
technicien par excellence dans la réalisation de vos projets immobiliers et il est
avec vous au début de vos idées, pendant leur matérialisation et la fin de
celle-ci. Il suffit de l’approcher pour s'en rendre compte.
Chers confrères, le progrès ne peut se
faire que si l’on reste soudé et uni. Le panier ne pourrait se façonner par un
seul doigt…
Apprenons à travailler ensemble, à
accepter l’autre avec ce qu’il est et ce qu’il a, c’est la force de l’équipe,
la force de notre identité.
Nous vous remercions pour ce moment accordé à PEARLs et nous vous souhaitons le meilleur dans l'exercice de votre profession.
Merci et courage à toi le grand fokus t'as toujours été un modèle pour depuis la formation !!!
RépondreSupprimerBravo mon grand Fokus👏👏👏👏je suis impressionnée... Bcp de persévérance et le Sgr fera le reste 🙏🙏
RépondreSupprimerSuper, le meilleur rest a venir, fokus, et aussi bravo au redacteur l article est just superbemnt digest.
RépondreSupprimermerci à vous
SupprimerFelicitation grand
RépondreSupprimerFélicitations mon petit.
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