Fils de Foto-Fonakeukeu, vers Dschang, il est réputé parmi ses pairs comme un
architecte des détails. Toute la beauté de son art réside dans le détail. Homme intègre et jeune
dynamique il représente l'espoir pour un Cameroun meilleur.
''L’architecture n’exclut aucun élément
de la nature. Les hommes en dépendent. Le climat, les matériaux, la technologie, l’histoire,
sont tant de choses qui m’inspirent. Le style de vie de ceux qui m’entourent, ma culture et tout ce qui la caractérise
dictent les lois de mon travail.''
Né en 1993 à Fonakeukeu d’un père planteur et d’une mère ménagère, j’effectue
mes études primaires et secondaires au cœur de ce village de l’arrondissement
de Dschang. Sous l’aile d’une maman se distinguant par sa tendresse et d’un
grand frère qui a su prendre la place de papa qui m’a laissé alors que je
n’avais que 11 mois, j’obtiens mon B.E.P.C
au CES de Fonakeukeu en 2009. J’opte par la suite pour l’enseignement technique et obtient en
2011, puis en 2012 mon probatoire et baccalauréat en Génie civil au Lycée
Technique de Dschang. Ma passion pour l’architecture nait en classe de première
pendant que je contemplais l’une des œuvres les plus magnifiques de notre
planète : le capitole des Etats-Unis. Certes, je ne connaissais encore
rien du monde architectural, mais ce vif désir animé par un rêve de me compter
un jour parmi les concepteurs de ces merveilles du monde ne cessait de bruler
en moi tel qu’une eau bouillonne dans la chaudière. C’est ainsi que je me
retrouve à l’institut des beaux-arts de Foumban. Diplômé en 2018 et me comptant
parmi les 5 meilleurs de la promotion, j’exerce actuellement comme projeteur au
cabinet d’architecture et d’ingénierie BAUEN à Douala.
Avez-vous des passions ?
Bien sûr que oui ! Hors mis
l’architecture, je suis passionné par la théologie. Oui, la passion de
connaitre et faire connaitre Dieu, lui-même le grand architecte. Aussi, la
musique est cet instrument qui me permet de lui élever des louanges
quotidiennement. L’astronomie, la climatologie, la philosophie et la lecture
sont tant de choses qui me passionnent autant.
Comment avez-vous ressenti l’appel à faire ce
métier?
Comme un chemin, une clef dans la main pour accomplir
mon destin. Le sort de l’homme et de la planète qui l’abrite est au centre de
mes objectifs. Dans un contexte où le réchauffement climatique et les
catastrophes naturelles qui en résultent plongent le monde entier dans une
inquiétude totale quant à la survie des générations futures, l’environnement
pour moi constitue l'axe moteur de
la culture architecturale.
Dans quelles conditions c’est déroulé votre
formation ?
Difficile et décourageant pour un
premiers temps, mais j’en ai pris goût lorsque j’ai enfin compris qu’il ne faut
jamais abandonner à cause des circonstances, bien au contraire prendre chacune
d’elles pour une opportunité. Je suis aujourd’hui le plein produit de l’IBAF et
fier de l’être.
Les moments marquants de votre formation ?
Les charrettes qui ont forgé en moi l’art de
travailler sous pression. Les expositions de projet et plus particulièrement de
soutenance, ces instants que l’on se retrouve devant une foule de personne à
qui on n’est pas habitué. Mais, je m’en sortais toujours heureux, satisfais d’avoir
fait la fierté de mes encadreurs, et surtout au projet de licence dont
j’obtiens une mention excellente correspondant à une note de 18.5/20.
Depuis quand exercez-vous ce métier?
Ca fait 8 mois que j’exerce ce métier.
Recruté par un bureau d’étude immédiatement après l’obtention de mon diplôme,
j’y ai passé 4 mois après lesquels j’ai été
sollicité par le cabinet d’architecture où je travaille maintenant.
Néanmoins, il faut avouer que les débuts ne sont pas faciles, la réalité du
terrain se confronte aux préjugés que l’on s’est fait. L’art de pouvoir se
mouler de manière à s’intégrer dans la
coquille du patron est la seule voie du succès.
Combien de projets avez-vous déjà menés ?
J’ai étudié plus de 40 projets. Mais
ceux réalisés ou en cours de réalisation sont d’une dizaine. A douala par
exemple, j’ai réalisé 2 immeubles R+3 et un duplex. A présent, une Eglise de
500 places avec 2 sous-sols et une mezzanine est en cour de réalisation à
Bafoussam, aussi il y'a un complexe scolaire composé de 5 bâtiments R+3 à Douala.
Comment trouvez-vous l’architecture de la ville de DOUALA?
Je me ferais menteur si jamais je jurais ne jamais avoir
été éblouis par ne serais-ce qu’un seul
quartier de la ville de Douala de par son architecture. Nonobstant, cette ville
de manière générale n’est pas agréable à la vue. La plupart construisent comme
bon leur semble et les services d’un architecte ne sont que synonyme de dépense
d’argent. Chaque fois que je m’attarde sur la nature du tissu urbain, je
ressens la lourde responsabilité qui m’attend.
Quels sont les difficultés rencontrées dans
l’exercice de votre profession ?
L’ignorance du public en ce qui concerne
la place de l’architecte dans la construction est une véritable barrière.
Parfois face à certains clients, tu as comme l’impression que c’est leur
première fois d’entendre le mot « architecte ». Ils sont habitués aux
mots « ingénieur » et « maçon ». C’est pas du tout facile
pour eux d’assimiler le fait que
concevoir est un travail à part entière et pour lequel ils devront débourser
une somme d’argent donnée. De l’autre côté, ceux qui connaissent bien le rôle
de l’architecte baissent les bras quand ils apprennent que tu as été formé au
pays. Pour cette catégorie de personne, se former au pays c’est mal se former.
Qu’importe ces entraves, comme le dit un adage, « le maçon se reconnait
aux pieds du mur".
Comment les surmontez-vous ?
Mon secret s’incarne dans mon optimisme, je me suis
résolu de ne jamais jeter l’éponge. Le succès n’est pas tributaire du dire des
autres en ce qui me concerne, mon lion
est en moi et j’en suis conscient. Je vois toujours mon verre à moitié plein et
non à moitié vide. L’art de l’expression est l’une de mes armes, savoir
approcher le client et l’illuminer sur les points sombres de ses idées préconçues.
Par-dessus tout, le client reste le maitre, savoir parfois laisser son orgueil
de côté et porter la casquette de l’humilité est l’une des voies vers le bout
du tunnel.
Parlez-nous de votre meilleur projet ?
Je ne dirais pas le
meilleur, mais le plus important. Chacun de mes projets est pour moi le
meilleur. Je pousse toujours un « ouf » une fois le projet fini,
encore plus quand j’ai en face de moi un client satisfait. Je me rappelle de
cette chapelle de Bruder Klaus de
l’architecte Suisse Peter Zumthor qui pour beaucoup n’était pendant sa
construction qu’une petite masse insignifiante de béton, oui, une masse de
béton qui a tellement satisfait son client au point de devenir pour ceux qui la
dénigrait plus qu’un centre touristique. De par sa grandeur, le complexe
multifonctionnel de PK 21 à Douala est le plus important de mes projets.
Agencer plusieurs activités dans un espace en les gardant relatif étais pour
moi un défis à relever.
Comment sont vos rapports avec vos
confrères ?
S’ils ne sont pas assez lucides avec les
anciennes générations, il faut affirmer qu’ils sont tout simplement bons avec
les « Made in Cameroon », toujours heureux quand on se rencontre.
Constructifs et complémentaires. Tant professionnellement qu’émotionnellement.
Avez-vous un modèle dans le métier ? si oui
qui est-ce ? et pourquoi?
Si vous m’aviez demandé des modèles, je
vous aurai donné une tonne. Ils sont tellement nombreux les architectes qui
m’impressionnent. Cependant, par leur architecture écologique et respectueuse
de l’environnement. Frank Lloyd Wright, Balkrishna Vithaldas Doshi, Hassan Fathy, Peter Zumthor sont parmis
les meilleurs. Mon modèle reste Peter Zumthor ; je suis surtout motivé par
son utilisation rationnelle des matériaux éco-responsables.
Avez-vous un message à passer à nos lecteurs, ou
à nos dirigeants ?
Je dirai tout simplement que l’architecture c’est pour
tous et non pour une catégorie de personne donnée. Chacun a besoin de se sentir
« chez soi ». Nous vous offrons ce lieu dont vous rêvez. Nous sommes
là pour vous. Construisons fonctionnel, construisons sûr, Construisons durable.
A nos dirigeants, j’exhorte de mettre en place des
mesures strictes de manière à pouvoir laisser à césar ce qui est à césar et à l’architecte
ce qui est à l’architecte.
Puisse Dieu vous bénir.
Nous vous remercions pour ce moment accordé à PEARLs et nous vous souhaitons le meilleur dans l'exercice de votre profession.
Que l'eternel te pousse jusqu'au bout de cette passion!
RépondreSupprimerTrès captivant ce talent. Un seul mot continue.
RépondreSupprimerOui mon petit Dieu te bénisse
RépondreSupprimerOui mon petit Dieu te bénisse
RépondreSupprimerQu'elles sont belles les oeuvres de l'Éternel. Courage frangin l'on ne saurait cacher la lumière du soleil. Thank God
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