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Allons à la découverte cette semaine, de L'Architecte ANAGUE Martin Hiler 26ans



Fils de Foto-Fonakeukeu, vers Dschang, il est réputé parmi ses pairs comme un architecte des détails. Toute la beauté de son art réside dans le détail. Homme intègre et jeune dynamique il représente l'espoir pour un Cameroun meilleur.



''L’architecture n’exclut aucun élément de la nature. Les hommes en dépendent. Le climat, les matériaux, la technologie, l’histoire, sont tant de choses qui m’inspirent. Le style de vie de ceux qui m’entourent,  ma culture et tout ce qui la caractérise dictent les lois de mon travail.''





Né en 1993 à Fonakeukeu d’un père  planteur et d’une mère ménagère, j’effectue mes études primaires et secondaires au cœur de ce village de l’arrondissement de Dschang. Sous l’aile d’une maman se distinguant par sa tendresse et d’un grand frère qui a su prendre la place de papa qui m’a laissé alors que je n’avais que 11 mois, j’obtiens mon B.E.P.C  au CES de Fonakeukeu en 2009. J’opte par la suite  pour l’enseignement technique et obtient en 2011, puis en 2012 mon probatoire et baccalauréat en Génie civil au Lycée Technique de Dschang. Ma passion pour l’architecture nait en classe de première pendant que je contemplais l’une des œuvres les plus magnifiques de notre planète : le capitole des Etats-Unis. Certes, je ne connaissais encore rien du monde architectural, mais ce vif désir animé par un rêve de me compter un jour parmi les concepteurs de ces merveilles du monde ne cessait de bruler en moi tel qu’une eau bouillonne dans la chaudière. C’est ainsi que je me retrouve à l’institut des beaux-arts de Foumban. Diplômé en 2018 et me comptant parmi les 5 meilleurs de la promotion, j’exerce actuellement comme projeteur au cabinet d’architecture et d’ingénierie BAUEN à Douala.

Avez-vous des passions ?
Bien sûr que oui ! Hors mis l’architecture, je suis passionné par la théologie. Oui, la passion de connaitre et faire connaitre Dieu, lui-même le grand architecte. Aussi, la musique est cet instrument qui me permet de lui élever des louanges quotidiennement. L’astronomie, la climatologie, la philosophie et la lecture sont tant de choses qui me passionnent autant.

Comment avez-vous ressenti l’appel à faire ce métier?
Comme un chemin, une clef dans la main pour accomplir mon destin. Le sort de l’homme et de la planète qui l’abrite est au centre de mes objectifs. Dans un contexte où le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles qui en résultent plongent le monde entier dans une inquiétude totale quant à la survie des générations futures, l’environnement pour moi constitue l'axe  moteur  de  la  culture architecturale.

      Dans quelles conditions c’est déroulé votre formation ?

Difficile et décourageant pour un premiers temps, mais j’en ai pris goût lorsque j’ai enfin compris qu’il ne faut jamais abandonner à cause des circonstances, bien au contraire prendre chacune d’elles pour une opportunité. Je suis aujourd’hui le plein produit de l’IBAF et fier de l’être.

Les moments marquants de votre formation ?
Les charrettes qui ont forgé en moi l’art de travailler sous pression. Les expositions de projet et plus particulièrement de soutenance, ces instants que l’on se retrouve devant une foule de personne à qui on n’est pas habitué. Mais, je m’en sortais toujours heureux, satisfais d’avoir fait la fierté de mes encadreurs, et surtout au projet de licence dont j’obtiens une mention excellente correspondant à une note de 18.5/20.

Depuis quand exercez-vous ce métier?
Ca fait 8 mois que j’exerce ce métier. Recruté par un bureau d’étude immédiatement après l’obtention de mon diplôme, j’y ai passé 4 mois après lesquels j’ai été  sollicité par le cabinet d’architecture où je travaille maintenant. Néanmoins, il faut avouer que les débuts ne sont pas faciles, la réalité du terrain se confronte aux préjugés que l’on s’est fait. L’art de pouvoir se mouler de manière à  s’intégrer dans la coquille du patron est la seule voie du succès.

Combien de projets avez-vous déjà menés ?
J’ai étudié plus de 40 projets. Mais ceux réalisés ou en cours de réalisation sont d’une dizaine. A douala par exemple, j’ai réalisé 2 immeubles R+3 et un duplex. A présent, une Eglise de 500 places avec 2 sous-sols et une mezzanine est en cour de réalisation à Bafoussam, aussi il y'a un complexe scolaire composé de 5 bâtiments R+3 à Douala.



Comment trouvez-vous l’architecture de la ville  de DOUALA?
Je me ferais menteur si jamais je jurais ne jamais avoir été éblouis  par ne serais-ce qu’un seul quartier de la ville de Douala de par son architecture. Nonobstant, cette ville de manière générale n’est pas agréable à la vue. La plupart construisent comme bon leur semble et les services d’un architecte ne sont que synonyme de dépense d’argent. Chaque fois que je m’attarde sur la nature du tissu urbain, je ressens la lourde responsabilité qui m’attend.

Quels sont les difficultés rencontrées dans l’exercice de votre profession ?
L’ignorance du public en ce qui concerne la place de l’architecte dans la construction est une véritable barrière. Parfois face à certains clients, tu as comme l’impression que c’est leur première fois d’entendre le mot « architecte ». Ils sont habitués aux mots « ingénieur » et « maçon ». C’est pas du tout facile pour eux d’assimiler  le fait que concevoir est un travail à part entière et pour lequel ils devront débourser une somme d’argent donnée. De l’autre côté, ceux qui connaissent bien le rôle de l’architecte baissent les bras quand ils apprennent que tu as été formé au pays. Pour cette catégorie de personne, se former au pays c’est mal se former. Qu’importe ces entraves, comme le dit un adage, « le maçon se reconnait aux pieds du mur". 

Comment les surmontez-vous ?
Mon secret s’incarne dans mon optimisme, je me suis résolu de ne jamais jeter l’éponge. Le succès n’est pas tributaire du dire des autres en ce qui me concerne,  mon lion est en moi et j’en suis conscient. Je vois toujours mon verre à moitié plein et non à moitié vide. L’art de l’expression est l’une de mes armes, savoir approcher le client et l’illuminer sur les points sombres de ses idées préconçues. Par-dessus tout, le client reste le maitre, savoir parfois laisser son orgueil de côté et porter la casquette de l’humilité est l’une des voies vers le bout du tunnel.

Parlez-nous de votre meilleur projet ?
Je ne dirais pas le  meilleur, mais le plus important. Chacun de mes projets est pour moi le meilleur. Je pousse toujours un « ouf » une fois le projet fini, encore plus quand j’ai en face de moi un client satisfait. Je me rappelle de cette chapelle de  Bruder Klaus de l’architecte Suisse Peter Zumthor qui pour beaucoup n’était pendant sa construction qu’une petite masse insignifiante de béton, oui, une masse de béton qui a tellement satisfait son client au point de devenir pour ceux qui la dénigrait plus qu’un centre touristique. De par sa grandeur, le complexe multifonctionnel de PK 21 à Douala est le plus important de mes projets. Agencer plusieurs activités dans un espace en les gardant relatif étais pour moi un défis à relever.



Comment sont vos rapports avec vos confrères ?
S’ils ne sont pas assez lucides avec les anciennes générations, il faut affirmer qu’ils sont tout simplement bons avec les « Made in Cameroon », toujours heureux quand on se rencontre. Constructifs et complémentaires. Tant professionnellement qu’émotionnellement.

Avez-vous un modèle dans le métier ? si oui qui est-ce ?  et pourquoi?
Si vous m’aviez demandé des modèles, je vous aurai donné une tonne. Ils sont tellement nombreux les architectes qui m’impressionnent. Cependant, par leur architecture écologique et respectueuse de l’environnement. Frank Lloyd Wright, Balkrishna Vithaldas Doshi, Hassan Fathy, Peter Zumthor sont parmis les meilleurs. Mon modèle reste Peter Zumthor ; je suis surtout motivé par son utilisation rationnelle des matériaux éco-responsables.

Avez-vous un message à passer à nos lecteurs, ou à nos dirigeants ?
Je dirai tout simplement que l’architecture c’est pour tous et non pour une catégorie de personne donnée. Chacun a besoin de se sentir « chez soi ». Nous vous offrons ce lieu dont vous rêvez. Nous sommes là pour vous. Construisons fonctionnel, construisons sûr, Construisons durable.
A nos dirigeants, j’exhorte de mettre en place des mesures strictes de manière à pouvoir laisser  à césar ce qui est à césar et à l’architecte ce qui est à l’architecte.
Puisse Dieu vous bénir.



Nous vous remercions pour ce moment accordé à PEARLs  et nous vous souhaitons le meilleur dans l'exercice de votre profession.



Commentaires

  1. Que l'eternel te pousse jusqu'au bout de cette passion!

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  2. Très captivant ce talent. Un seul mot continue.

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  3. Qu'elles sont belles les oeuvres de l'Éternel. Courage frangin l'on ne saurait cacher la lumière du soleil. Thank God

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