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Notre découverte de cette semaine, une étoile montante, Le peintre/musicien CHEDJOU Martin Joël 32ans

Peintre de formation, il travaille plus en tant que Technicien de studio (musicien, arrangeur-instrumentiste). Avec tant de talents qu'on retrouve chez lui, c'est une véritable perle de la jeunesse camerounaise.

''Ce qui m'inspire, me motive, mon unique carburant c’est la Foi, la naissance et l’apogée de mon expression artistique (épanouissement spirituel et physique). En d’autres termes, répondre à mon appel sur Terre.''



J'ai passé mon adolescence dans la ville de Bafoussam jusqu'à l'âge de 18 ans. Ensuite je suis allé à
Yaoundé où j'ai eu mon probatoire D et mon baccalauréat D au Collège Ebanda. Après mon BACC, je me suis inscrit à l'Institut SIANTOU SUP' où j'ai étudié l'informatique de gestion, j’ai malheureusement découvert que ce n'était pas trop mon monde. Cela m'a poussé par le biais d'un cousin à découvrir le concours de l'Institut des Beaux-Arts de Foumban en 2012 où j’ai postulé dans la filière dessin-peinture.je peux dire que c’est ce qui marque le réel début de ma vie artistique. Avec mon entrée aux beaux-arts et le soutien de deux de mes professeurs, j'ai découvert ma personnalité artistique. Cela correspondait mieux à ce que j’avais toujours fait. Je dessinais, depuis tout petit, mais j’ai peint pour la première fois en 2003 avec l'aide d'un peintre-sérigraphe M. EBODE. En ce qui concerne la musique, tout commence au Lycée bilingue de Bafoussam dès la classe de 6ème où je frappais sur tout ce qui pouvait émettre un son ‘’table-banc’’, ‘’boîte académique’’.... Puis en classe de 3ème, par passion débordante et poussé par un ami très proche KEMEKONG François, je me suis lancé à la découverte d'un programme MAO (Fruity loups5). C'est ainsi qu'en 2009, grâce aux activités de la chorale à l'église et mes petites recherches, j'ai réussi à bosser dans deux studios à Yaoundé (Melody studio et JMJ).

Avez-vous des passions ? Si oui lesquels ?
Bien sûr, ma passion première c’est la musique, Je ne me limite pas juste à l'écouter, mais surtout au
ressentir. Alors je m’assure de ressentir chaque son, chaque note que j'émets. Ensuite viennent la
peinture et le dessin (c’est vrai que je les pratique de moins en moins). En fin, l'humour et les voyages.

 Comment avez-vous ressenti l’appel à faire ce métier?
Tout commence lorsque je me rends compte que ma sensibilité musicale commence à prendre le pas
sur mon côté plasticien (peintre), car je me rendais compte que la peinture ou le dessin ne suffisait plus à combler mon épanouissement artistique. Il fut un temps où je n'arrivais plus à peindre en écoutant de la musique, car cette dernière devenait déjà plus qu’une distraction. Pendant les activités des clubs au Campus pendant mon séjour à l’Institut des Beaux-Arts de Foumban, j’étais plus utile dans le domaine des arts du spectacle. Je jouais le rôle de chef d'orchestre du club musique, percussionniste au club dance traditionnelle. Cette situation a encore plus renforcé mes convictions dans ce autre domaine.




Dans quelles conditions s’est déroulé votre formation (aspect positif / négatif)?
Déjà 3 mois après mon admission, Aux beaux-arts je me suis rendu compte que j'aurais dû choisir une des filières du Département arts des spectacles, car je m'exerçais beaucoup plus dans les clubs de ce Département. Voilà donc à cause du manque d'orientation j'ai été un peu perdu. Mais, J'ai cependant apprécié l'expérience, Je me suis découvert dans un milieu d’artistes. 

Les moments marquants de votre formation ?
Je me suis éclaté pendant les sorties pour les compétitions inter-campus de l’Université de Dschang
"Coupe du Recteur", et Inter-Université “UNIFAC”. Et aussi des professeurs m'ont marqué tels que Mme Ruth BELINGA AFANE, Mme Mireille ARETOYAP, M. Fortuné BENGONO. Ils ont été des moteurs dans mon orientation. Sans oublier le célèbre peintre Hervé YOUMBI, qui a été une grosse source d'inspiration pour moi. 

Depuis quand exercez-vous ce métier, et comment étaient les débuts?
Je gère mon premier studio pro en 2010 dans les locaux du JMJ FUTURE, ensuite chez MELODY
STUDIO en 2011, bref on peut dire neuf ans.

Combien de projets avez-vous déjà menés (en étude et/ou en réalisation)
Déjà en tant que technicien de studio, J'ai eu à bosser sur des projets de soutenance de mémoires
d’étude de plusieurs de mes camarades dans la réalisation des prises et traitements du son (lors des
projets de courts et longs métrage en cinéma, des reportages et aussi sur des doublages, habillages
sonores, Scoring). Aussi en tant que arrangeur et instrumentiste, j'ai réalisé pas mal d'albums tels que
ceux de GABRIEL SINCLAIR; KING RAY ; STEPHANE BOAYE; B2S ; LEKYD; DUPRIX KAMEN ;BONNY BONES; NJIMBAM MUSICA ; JOLY BISOU ; et plusieurs autres, des artistes pas encore connus, sans oublier une multitude maxi-singles avec BTC; BASILIIA; MYRIA; À KANE et bien autres… 

 Comment trouvez-vous la musique et la peinture de la ville ou vous êtes ?
Déjà je suis entre deux villes (Yaoundé et Douala), musicalement parlant le standard est assez élevé
dans chacune de ces villes. C’est vrai qu’en matière de contenu artistique (selon ce que j’ai appris aux
Beaux-Arts), je peux dire que l’on n’y est pas encore… Les productions ne sont pas régulées ou mieux encore ne sont soumises à un contrôle. Par conséquent, tout est confus. Coté peinture, cela est clair que je ne suis plus à jour mais ce domaine devient de plus en plus important. Chacun peut y trouver son chemin puisque, je connais des camarades qui aujourd’hui s’en sortent (pas mal) dans la ville de Douala tels que Jean-David NKOT, Boris ANJE sans oublier tous les dinosaures comme M. Hervé YOUMBI, M. Hervé YANGEM etc… avec Le Centre d’art contemporain de DOUAL’ART qui fait du bon boulot. 

Quels sont les difficultés rencontrées dans l’exercice de votre profession ?
Elles sont assez nombreuses : le manque de considération de la part de ma famille, des artistes et
clients qui me renvoie le plus souvent des moments découragement ; le manque de soutiens moral et
financier ; et par conséquent les prix de mes services sont très réduits.

 Comment les surmontez-vous ?

Premièrement, j’ai la foi et je crois en la victoire du Christ sur ma vie, donc « tout est accompli ». Je
veille (travail) et je prie (la foi en Dieu). Deuxièmement, je les considère comme étant la suite de
formation car le monde évolue, les défis se multiplient et mon propre adversaire c’est moi-même. 

Parlez-nous de votre meilleur projet ?
D’habitude je me sens épanoui quand je rencontre un client (musicien) qui au départ n’en vaut pas la
peine. Ainsi, je le façonne jusqu’à sortir quelque chose d’intéressant. Mais, mon meilleur projet (s’il faut forcement choisir), reste jusque-là le doublage français de la série camerounaise « Apple for 2 » de la productrice Brenda ELUM où j’ai eu la responsabilité du projet en Aout 2018. Malgré mes deux années d’expérience dans le doublage ciné, je me suis recouvert comme comédien, j’ai ainsi travaillé avec plusieurs de mes acteurs. Le produit au départ, n’était pas à la hauteur de mes attentes, mais
comme d’habitude, on s’est surpassé. 



Comment sont vos rapports avec vos confrères ?
Déjà, j’aime bien le fait de m’être associer à mon collègue KING RAY (CHEDs RecordZ + Re’’ Studios), car je fais vraiment partie de ceux qui croient qu’il vaut mieux avancer lentement et surement en équipe que d’aller tout seul et rapidement mais avec des doutes. Avec toute l’équipe, nous sommes des collaborateurs, personne ne travaille littéralement pour l’un ou l’autre, mais plutôt avec, car nous pensons que gérer la créativité spirituelle d’autrui est une chose très délicate. Donc nous recherchons à chaque fois cette sorte d’équilibre dans les résultats d’ensemble. C’est aussi vrai que mon côté perfectionniste me joue constamment des tours, et à tout moment c’est la mise à l’épreuve, puisqu’il faut naturellement se briser pour laisser passer certaines imperfections.

Avez-vous un modèle dans le métier ? Si oui qui est-ce ? Et pourquoi?
Oui bien sûr, l’ingénieur de son américain Timberland, j’admire sa spontanéité, son originalité et sa
dextérité. J’aime particulièrement son côté percussionniste.
Avez-vous un message à passer à nos lecteurs, ou à nos dirigeants ?
Je parle de moi, je parle de nous, Chacun nait pour un but. On pourrait être à mesure de tout faire ?
Oui! Mais sommes-nous appelés à tout faire ? Je ne le pense pas non! Si chacun est dans son couloir,
alors on pourra facilement apporter notre pierre à l’édifice dans la lutte contre plusieurs fléaux qui mine notre société (corruption, chaumage…). 

Merci PEARLs  je salue grandement votre initiative. 





Nous vous remercions pour ce moment accordé à PEARLs  et nous vous souhaitons le meilleur dans l'exercice de votre profession.






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